Le propre d’un exploit est d’être quelque chose de rare, d’exceptionnel. Les challandais en ont déjà réalisé deux contre Souffel et Boulogne, en revenant de très loin… Cette fois-ci, face à une belle équipe de St Quentin, l’exploit n’a pas eu lieu. Pourtant, les blancs, encore une fois diminués par les blessures, ont trouvé les ressources pour revenir au score après un déficit d’une vingtaine de point au court du deuxième quart-temps. Mais alors qu’on imaginait le come back devenir victorieux, les artilleurs picards ont dégainé et l’énorme débauche d’énergie déployée à courir après le score est restée vaine.
Le VCB entamait le match de manière catastrophique et laissait son adversaire développer son jeu. En manque de rythme, les blancs jouaient tour à tour leur partition et Bradford comme Turpin manquaient d’adresse à l’approche du cercle. Du côté des bleus, l’attaque était aussi efficace que la défense avec une réussite insolente à 100% sur les les six premières tentatives. Que ce soit Maurice Walker à l’intérieur, Quincy-Jones en transition ou encore Davis et Gillet, tout réussissait aux Saint-Quentinois. Pour Challans, seuls Gentil et Pridotkas avaient scoré et que c’était laborieux… 4/16 après 5 min.
La défense picarde, peu menacée à l’extérieur, était très resserrée, limitant le jeu intérieur challandais. Pourtant, en cette deuxième moitié de quart-temps, les blancs gagnaient en efficacité défensive (seulement 5 pts encaissés lors des 5 dernières minutes minutes). Mais le jeu offensif restait trop pauvre avec 12 pts marqués quand le buzzer retentit. 12/25.
Au début du 2è quart-temps, aucune amélioration n’était perceptible avec un jeu challandais d’une pauvreté affligeante. Bradford était peu servi dans la raquette et quand il l’était, il n’était pas accompagné. Du côté des bleus, B.Walker était intenable (13 pts sur ce quart-temps) et quand le meneur américain interceptait une mauvaise passe de Turpin et concluait tranquillement, l’écart devenait abyssal, 15/36…
Le match était haché par de nombreux coups de sifflets. Pourtant, les supporters challandais donnaient toujours de la voix malgré la tournure des évènements. Avec les absents, l’équipe challandaise ne possédait plus de joueurs extérieurs de percussion capables de percer une défense picarde toujours aussi regroupée. Seul Pridotkas (8 pts dans le 2è quart-temps) trouvait parfois la faille, mais peu de jeu collectif. De l’autre côté, B Walker prenait régulièrement de vitesse la défense alors que son homonyme M. Walker dominait copieusement à l’intérieur. A la mi-temps, le tableau indiquait 32/49 et même si le VCB était coutumier des come back, on avait du mal à l’imaginer cette fois-ci. Et pourtant…
Au retour des vestiaires, le premier shoot à 3 pts de Gentil, qui allait rebondir sur l’arceau avant de rentrer, pouvait être interprété comme un signe. La réussite allait peut être changer de camp. Mais de la réussite, cela peut être provoquée par un changement d’attitude. Et en effet, les blancs étaient beaucoup plus agressifs défensivement. Gentil puis Bradford en profitaient pour scorer en transition, phase de jeu jamais aperçue durant les deux premiers quart-temps. En 2 minutes, le VCB passait un 9/0 à son adversaire et revenait à 10 pts. 41/51. Et puisque la dynamique était bonne, avec une confiance retrouvée, les Challandais enfonçaient le clou grâce à Bradford facile à mi-distance puis Dudit qui, sur un tir primé, ramenait Challans à 6 petites longueurs. 48/54
L’ambiance de la salle déjà chaude devenait alors explosive.
La fin du quart-temps était débridée et la réussite maximale des deux côtés. Gentil et Turpin se mettaient en évidence de loin, alors que Bradford avait clairement pris le dessus sur Walker à l’intérieur. Mais Kanté était redoutable (15 pts en 10 min sur le match) et enchainait 10 pts en 5 minutes. Si bien qu’au buzzer, les picards avaient stoppé l’hémorragie et conservaient 10 pts d’avance. Néanmoins, les Challandais étaient métamorphosés et semblaient maintenant en mesure de faire basculer la rencontre.
En ce début de dernière reprise, les blancs ne relâchaient pas la pression. Les attaques picardes étaient laborieuses avec des joueurs isolés par une défense challandaise agressive et solidaire. Bradford continuait son chantier dans la raquette et les blancs comblaient leur retard. Plus que 3 pts… Quand Dudit rentrait un tir primé et égalisait (73/73), Vrignaud explosait mais Quincy-Jones climatisait immédiatement la salle en imitant le meneur challandais. Les bleus reprenaient de l’air grâce à Quincy-Jones et Davis, mais Pridotkas transperçait la défense et le VCB n’était qu’à 3 longueurs à 4’30min du terme.
Malheureusement, comme au début du match, l’adresse longue distance allait faire mal au VCB. Davis artillait le premier. Puis Gillet, joueur de grande classe, plantait un shoot plus que compliqué avec Gabsi en garde du corps qui avait pourtant défendu comme il le fallait. 77/84. Restait 2 min et tout était encore jouable mais à chaque retour des blancs, St Quentin répondait de suite.
Cependant, les Challandais ne rendaient pas les armes et le panier primé de Gentil à 1’10 min de la fin mettait le VCB à 4 petits points. Le miracle était encore possible. Surtout que sur la remontée de balle de Gillet, Turpin lui subtilisait, puis… glissait en s’en emparant. L’arbitre lui sifflait un marcher logique alors que l’arrière challandais tentait de se relever… Quel dommage.
Les blancs ne s’en remettaient pas et devaient s’incliner 87/91 en ayant tout donné…pendant une moitié de match.
Challans s’est incliné à Vrignaud pour la première fois de la saison, mais seulement de 4 points, décimé par les blessures et face à une belle équipe de St Quentin qui joue le haut du tableau de N1. Cette défaite n’est donc pas catastrophique surtout au regard du nombre important de matchs restant à jouer dans ce long championnat.
Plus problématique est la manière dont le VCB débute ses matchs à domicile. Tant qu’il y a victoire au bout, les conséquences sont nulles mais il est impossible de remonter 20 pts à chaque match étant donné l’importance des efforts que cela demande.
Mais il faut relativiser… Lorsque l’on voit ce que cette équipe challandaise capable de donner tant de générosité, on peut imaginer et espérer qu’avec les retours des blessés, le meilleur est à venir.